TRAITEMENT MÉDIATIQUE DU COVID

« Nous avons échoué. »

Début janvier, Ekstra Bladet, un journal danois, s’excusait dans un éditorial pour son traitement de la crise du covid-19. L’article titrait : « Nous avons échoué ».¹ Un aveu qui devrait interpeller la quasi-totalité des médias classiques, quant à la manière dont ils abordent les politiques sanitaires depuis début 2020.

Ekstra Bladet fait partie de JP/Politikens Hus, un des principaux groupes de presse du Danemark. Jusqu’à ce qu’il publie l’article mentionné, le traitement de la crise du covid-19 par ce quotidien était dans la ligne médiatique dominante. Ekstra Bladet fait malheureusement partie de la presse à sensation (ce qui, comme nous allons le voir, n’empêche pas le média en question de mettre en avant des faits importants). Il est vraiment dommage que ce soit dans cette presse là que, jusqu’ici, il faille aller chercher de telles remises en question, du côté des médias classiques (le quotidien allemand Bild avait diffusé un message du même type en juin dernier²) Les médias se voulant plus qualitatifs ne devraient s’en sentir que plus interpellés. De plus, cette autocritique est d’autant plus notable qu’elle a eu lieu dans un contexte de nouveau durcissement des mesures sanitaires par les autorités danoises (mesures entretemps levées à nouveau³

À travers l’éditorial en question, les porteurs d’Ekstra Bladet admettent avoir été « absorbés de façon presque hypnotique » par les discours des décideurs, durant près de deux ans ; discours que l’article présente comme exagérément anxiogènes, et même comme mensongers : « des experts, des politiciens (…) nous ont constamment mis en garde contre le « monstre corona » endormi sous notre lit ». Et plus loin : « Dans l’ensemble, les messages adressés par les autorités et les responsables politiques (…) laissent beaucoup à désirer. Ils mentent, comme ils l’ont toujours fait lorsque la population perd confiance en eux. »

Les chiffres officiels des hospitalisations pour cause de covid se sont avérés de 27% supérieurs aux chiffres réels.

Chiffres erronés

Ce mea culpa fait référence en particulier aux chiffres communiqués au sujet des admissions à l’hôpital pour cause de covid-19. En effet, selon l’article, ces chiffres officiels se sont avérés de 27% supérieurs aux chiffres réels. Un pourcentage très proche a été communiqué début janvier par le Statens Serum Institut, l’organisme danois chargé du suivi du covid⁴. La cause de cette surévaluation est que les personnes concernées, bien que testées positives par rapport au covid, ont été hospitalisées pour d’autres raisons (accident, autre maladie, accouchement…) Des gens, donc, admis avec le covid, mais non à cause de celui-ci, comme le note Ekstra Bladet. Dans un article traitant du même sujet, Libération observe qu’en France, la surestimation évoquée est à peu près équivalente (les soins critiques étant également concernés, avec une surestimation de 8%)⁵

Une « super-arme »
L’éditorial concerné fait également référence au problème central du financement de la santé et en particulier des hôpitaux, et plus encore à la propagande autour de l’imposition de la seule option vaccinale. Ekstra Bladet relève ainsi que la situation actuelle fait bien apparaître le caractère mensonger de la propagande en question : « les vaccins sont régulièrement désignés comme notre « super arme ». Et nos hôpitaux sont appelés « super hôpitaux ». Néanmoins, ces super-hôpitaux sont apparemment soumis à une pression maximale, même si la quasi-totalité de la population est dotée d’une super-arme. »

Incorrigible « distraction » médiatique

Dans les médias classiques francophones, suivant nos recherches, seul Libération (dans l’article mentionné plus haut)⁵ a parlé de cet éditorial du groupe de presse danois. (Il faut aussi signaler France Soir⁶ et RT France⁷ ; mais ces deux médias peuvent difficilement être qualifiés de classiques.)

L’exemple courageux d’Ekstra Bladet favorisera-t-il les remises en question dont il y a tant besoin ?

Daniel Zink
Eco-conseiller